KELLER
Nous sommes le mercredi 4 octobre 2017, je vais entrer pour la première fois dans l’enceinte de l’école élémentaire Keller. Durant quelques mois, j’aurai l’occasion d’arpenter ses couloirs désertés de ses élèves.
Lorsque j’ai commencé à photographier cette école, j’avais en tête la série de Raymond Depardon sur la France périphérique et les différents travaux de Walker Evans sur le vernaculaire. De cette enceinte, j’ai voulu en faire un état des lieux sans artifices et garder trace de son aménagement à la fois classique et moderne.
Dans cet imposant espace à la fois vide et chargé de son agencement vernaculaire, j’ai déambulé seul, lentement, très lentement. Je me suis perdu entre les différents étages écoutant le bruit des couloirs et des classes vides parfois troublé par des bruits lointains. Loin de la photographie de reportage basée sur l’instant, parfois un peu contemplatif, j’ai pris le temps de cadrer simplement, frontalement et avec souvent un peu de distance au sujet pour garder une certaine neutralité